L'inventeur du Flaman

Nous avons le plaisir de vous présenter aujourd’hui le travail d’Eugène Flaman, ingénieur ferroviaire, diplômé de l’École centrale des Arts et Manufactures (promotion 1865).Il fit une longue carrière dans la Compagnie des chemins de fer de l’Est de 1866 à 1908 en tant qu´ingénieur des études, du matériel et de la traction.

  • 6 janvier 1842

    Naissance à Moulins-sur-Céphons (Indre)

  • 1865

    Diplômé de l’École centrale des Arts et Manufactures

  • 1866

    Entre le 1er mars à la Compagnie des Chemins de fer de l’Est.

Élève de l’école Centrale, Eugène Flaman, obtient le titre d’ingénieur des arts et manufactures. Ce titre, créé en France en 1862, est le premier titre d’ingénieur diplômé reconnu.

Il fait toute sa carrière à la Compagnie des Chemins de Fer de l’Est en qualité d’ingénieur des recherches au service de la traction où il entre le 1er mars 1866.  L’on découvre son premier poste sur sa fiche carrière (ci-dessous). Il est nommé « dessinateur aux Ateliers de la Villette » sur proposition du directeur de la Compagnie du 19 décembre 1866 et après validation du conseil d’administration le 27 décembre 1866.

Chevalier de la Légion d’Honneur avant son embauche à la Compagnie des chemins de fer de l’Est, nous découvrons dans sa fiche les différents postes occupés par Eugène FLAMAN au cours de sa carrière ainsi que ses appointements, augmentations et gratifications.

Après 42 ans de service, il accède à la retraite au 1er novembre 1908 et sera nommé ingénieur principal honoraire de la Compagnie avec une allocation de fin de carrière de 20.000 francs.

Connu dans le milieu des chemins de fer pour ses nombreux brevets et améliorations techniques, Eugène FLAMN a marqué l’histoire de deux inventions majeures.

La chaudière Flaman à double-corps, qui a battu le record du monde de vitesse sur rail en juin 1890 (144 km/h entre Sens et Montereau) et le Flaman, un indicateur-enregistreur de vitesse pour locomotive.

La chaudière Flaman offre un réservoir d’énergie important pour l’époque, et donne à la machine une autonomie et une souplesse jusqu’alors inconnues.Le prototype est monté sur une locomotive Crampton N° 604, qui atteint en juin 1890 144 km/h entre Montereau et Sens. Si les locomotives Crampton ont été en service dans divers réseaux britanniques, c’est en France qu’elles ont eu le plus de succès. Elles furent fabriquées principalement pour la Compagnie des chemins de fer de l’Est.

Elles servent aussi sur le réseau de la Compagnie des chemins de fer du Nord. A la suite des essais de 1890, la Cie de l’Est a fait construire dans ses ateliers d’Epernay douze locomotives à grande vitesse, à deux essieux accouplés et à bogie munies de la chaudière Flaman expérimentée sur la locomotive Crampton n° 604.

Ces locomotives, d’un poids de 50 tonnes à vide et de 56 tonnes en ordre de marche, peuvent remorquer entre Paris et Troyes, (distance 167 kilomètres, rampes maxima : 6 millimètres) un train de 24 voitures à la vitesse moyenne de marche de 75 kilomètres à l’heure. A la vitesse de 100 kilomètres, la charge remorquée peut atteindre 140 tonnes (Manuel du mécanicien de chemin de fer, par Pierre Guédon, 1897).

L’Indicateur-Enregistreur Flaman est un appareil qui a pour but :
– de permettre aux mécaniciens de lire à chaque instant, sur un cadran gradué, quelle est la vitesse de la machine;
– d’inscrire automatiquement, sur un papier, la valeur de cette vitesse;
– de permettre de retrouver, sur ce même papier, l’heure à laquelle la machine a franchi tel ou tel point du parcours, et quelle était la vitesse à ce moment.

Matériaux : laiton, fonte, papier, cuivre, émail.
Mesures : longueur en cm 30 ; Epaisseur en cm 15 ; Hauteur en cm 36, poids 36kg
Inscriptions : marque de fabrique, plaque sur le dessus : Ateliers Vaucanson Constructeurs 11, rue du Surmelin à Paris 20e, Indicateur Enregistreur Flaman U2A SNCF N° 1331.

Il s’agit en fait de ‘mouchard’ de locomotive ou de ‘boîtes noires’ qui enregistrent, plus de 750 fois par heure, la vitesse et les horaires de passage du train dans les gares et les signaux. Installé dans la locomotive de tête, au poste de conduite, l’appareil est calibré pour résister à toutes les turbulences. Son mécanisme d’horlogerie, réglé sur l’heure du méridien de Greenwich, est indépendant du reste de l’appareil, il indique donc une heure parfaitement régulière. Les informations recueillies sont reportées sous forme d’un diagramme lisible sur un long rouleau de papier qui peut mesurer jusqu’à 20m.

En savoir +

  • 1892

    Il reçoit la légion d’Honneur des mains du Président Carnot pour ses inventions.

  • 1908

    Départ à la retraite.

  • 1935

    Décès à Rainfreville (Seine Maritime).

Exposition internationale Paris 1878 – médaille d’argent
Exposition universelle Paris 1889 – médaille d’or
Exposition universelle Bruxelles 1897 – diplôme d’honneur
Exposition universelle Paris – 1900 – médaille de bronze
Exposition universelle Liège 1905 – diplôme d’honneur
Exposition internationale de Milan 1906 – premier prix

Manuel du mécanicien de chemin de fer, par Pierre Guédon, 1897 (SARDO CNAH – 0531VR30)
Indicateurs enregistreur Flaman – Types Unifiés U1 et U2 U1a et U2a, iV1 et iV2 – Notice (description – Fonctionnement – Emploi) – Avril ,1948 (SARDO CNAH – 6019)
Enregistreur Flaman pour locomotives Système Flaman- Notice Technique n°226 – juin 1907 (SARDO 30G2)
Notice sur l’indicateur enregistreur système Flaman, Paris, 1909 (SARDO CNAH 515VR3)
Notice sur l’indicateur enregistreur système Flaman, Paris, 1931 (SARDO CNAH 515VR4)
Notice sur l’indicateur enregistreur système Flaman, Paris,
Fiche carrière de Eugène Flaman (SARDO CNAP – FLAMAN EUGENE_0198BZ0001_085).
Fiche carrière Louis Salomon (SALOMON LOUIS_0198BZ_0001_208)