La création du premier quartier de l’embarcadère à Blois
Dès 1835, les premiers projets de liaison ferroviaire entre Paris, Tours et Nantes reçoivent un avis favorable du conseil municipal de Blois. Cependant, il faudra attendre la loi du 11 juin 1842 pour impulser la construction des grandes lignes du réseau ferré depuis Paris. La desserte de Paris à Orléans est inaugurée dès 1843, puis rapidement prolongée jusqu’à Tours via Blois, trois ans plus tard. C’est grâce à la décision de faire de la ligne « Paris à la frontière espagnole » via Orléans, Bordeaux et Bayonne une priorité nationale que Blois voit arriver le chemin de fer. Ainsi, la liaison entre Tours et Orléans via Blois devient une réalité dès 1846, bien que la première gare, alors appelée « embarcadère », ne soit achevée qu’en 1847. Situé au point kilométrique 179,81 de la ligne Paris-Bordeaux, l’embarcadère se trouve à 100 mètres d’altitude, sur les hauteurs de la ville.
Le premier train atteint Blois le 23 mars 1846, suivi du convoi inaugural le 26 mars, transportant à son bord les ducs de Nemours et de Montpensier, fils du roi Louis-Philippe.
L’expansion rapide du réseau ferroviaire, avec l’ouverture de nouvelles lignes vers Vendôme et Romorantin, révèle rapidement les limites des infrastructures de l’embarcadère, rebaptisé « station » d’après le modèle britannique. Face à l’augmentation constante du nombre de voyageurs, il devient évident qu’une refonte complète des installations est nécessaire.
En 1892, le premier embarcadère est entièrement détruit pour faire place à une nouvelle gare, dont le bâtiment voyageurs est déplacé à l’ouest de l’ancienne structure, coupant l’avenue de l’Embarcadère. Les travaux, étalés de 1889 à 1893, métamorphosent le quartier avec la création de nouvelles rues et infrastructures, notamment des ponts au-dessus des voies ferrées, comme celui de l’avenue Gambetta.
La gare s’agrandit avec la construction de nombreuses voies et bâtiments : un dépôt de locomotives avec rotonde et plaque tournante, une extension de la gare de marchandises, de nouvelles halles, quais couverts et voies de desserte. Un nouveau système de numérotation des voies, encore en vigueur aujourd’hui, est mis en place : la voie 1 vers le sud et la voie 2 dans l’autre sens, jusqu’à la voie 14.
En parallèle des travaux de génie civil, le quartier voit apparaître des immeubles et des bâtiments industriels, dont ceux de la célèbre chocolaterie Poulain, profitant de la proximité du rail pour transporter rapidement leurs marchandises.
Devenue un point névralgique des dessertes régionales, la gare de Blois connaît un développement considérable entre 1880 et 1910, période durant laquelle le Loir-et-Cher devient l’un des départements les mieux équipés de la région en infrastructures ferroviaires.