Les particularités du Viaduc
L’ingénieur des Ponts et Chaussées Léon Boyer se vit confier l’étude de l’établissement d’une ligne de chemin de fer reliant les gares de Marvejols et Béziers par Neussargues à travers la région montagneuse du Massif Central. Il faut alors faire franchir à cette ligne un obstacle de taille : la rivière de la Truyère.
C’est la grande époque de la construction métallique. Celle-ci offre résistance accrue et légèreté. Léon Boyer impose donc son idée : franchir la vallée de la Truyère aussi haut que possible, par un viaduc métallique. Auparavant, il prit soin de contacter la société Gustave Eiffel pour savoir s’il était envisageable d’utiliser un arc. Il lui confia alors la construction et la réalisation.
Le Viaduc de Garabit repose sur cinq piles dont la plus haute fait 89,64 mètres. L’arche centrale est un arc parabolique d’une flèche de 56,86 mètres et de 165 mètres de corde. Ces dimensions considérables font de cet ouvrage le plus important qui avait été construit en France jusqu’alors (3.254 tonnes).
L’ennemi étant la rouille, il faut protéger ces structures métalliques par l’application de couches de peinture rendant imperméable le métal à l’humidité. La couleur choisie, à dominante rouge mat, tranche avec le gris habituel et apporte une touche originale.
Inauguré en 1888 sur la ligne Béziers – Neussargues par la Compagnie du Midi, il est le témoin d’une époque : celle de l’apogée du chemin de fer en France. Admiré à l’époque et aujourd’hui encore, il constitue l’un d’un plus beaux monuments d’ouvrages d’ingénierie moderne, et le deuxième plus haut viaduc du monde derrière le viaduc de Millau. Inscrit en 1965, il faudra patienter jusqu’en 2017 pour qu’il soit classé Monument historique.