Focus sur les Ateliers de Bischheim
Le complexe ferroviaire de Bischheim est créé en 1875. Situé dans l’agglomération de Strasbourg, à 3,5 km au nord de la gare centrale sur la ligne Strasbourg-Lauterbourg, il contribuera fortement au développement industriel de la ville. Composé à l’origine de deux ateliers, l’un destiné à la réparation des locomotives à vapeur, l’autre à la réparation de voitures à voyageurs et de wagons, il s’étend aujourd’hui sur près de 23 hectares.
Peu après l’Armistice du 22 juin 1940, la région est annexée au 3ème Reich et la Deutsche Reichsbahn prend possession des ateliers de Bischheim en lieu et place de la SNCF. Le site est alors presque totalement désert, les quelques milliers d’ouvriers de l’époque et l’outillage ayant été redirigés vers Tours et Périgueux l’année précédente.
Sous l’Occupation, les ateliers comptent 3 000 employés qui sont soumis au quotidien à un contrôle et à une discipline particulièrement stricte : les repas, les loisirs, les travaux sont surveillés, et les cheminots doivent se plier au salut et à l’appel (Betriebsappell) obligatoires. De même, la tenue des employés va radicalement changer sur l’année 1941 et notamment lors des discours officiels obligatoires. Le béret, considéré comme un symbole français, fait rapidement place à l’uniforme Malgré quelques comportements « résistants », graffitis, vols de pièces, détournement de marchandises ou quelques sabotages, la discipline règne sur les ateliers de Bischheim. Traditionnel bastion communiste avant-guerre, les cheminots sympathisants vont subir, dès 1942, une forte répression de la gestapo.
Jusqu’en 1944, le complexe ferroviaire va échapper aux bombardements, mais le 11 août 1944, le site sera la cible des bombardiers alliés. L’atelier de réparation des voitures et wagons subira de très importants dégâts. Le 23 novembre 1944, lorsque les troupes de la 2e DB du Général Leclerc entre dans Strasbourg, les derniers fonctionnaires allemands de la Deutsche Reichsbahn plient bagages. Dès le lendemain de la libération de la ville, le sigle de la Société nationale des chemins de fer SNCF est repeint sur la porte principale des ateliers du matériel. Remis en état, les ateliers reprennent leurs activités le 13 avril 1945 et joueront un rôle important pour la reconstruction de la France.
Acteur de l’épopée de la grande vitesse en France dans les années 1970, la ville de Bischheim est connue pour la maintenance des trains à grande vitesse et notamment depuis 1981, dans de mise en production de la première ligne TGV en France.