Fils d’agriculteurs, Prosper Môquet est garçon de ferme quand il est envoyé au front en 1916, à l’âge de 19 ans. Il est blessé à Fère-en-Tardenois le 25 juillet 1918.
Portrait : Prosper Môquet, cheminot et résistant
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6 janvier 1897
Naissance à Chanteloup (Manche)
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31 juillet 1986
Décès à Brehal, à 89 ans
Démobilisé en septembre 1919, il s’installe à Paris et est embauché comme cheminot sur le réseau de l’État.
Il débute alors sa carrière comme homme d’équipe puis devient garde-signaux au bout de 3 ans.
Les lignes ferroviaires sont divisées en cantons protégés par des signaux.
Le garde-signaux est celui qui gère l’espacement des trains d’un canton à l’autre.
Lorsque un train passe, l’agent ferme le signal. Ceci a pour effet d’ouvrir le sémaphore précédent et de libérer le canton que le train vient de franchir. Ces signaux sont reliés électriquement et la commande de l’un agit sur le précédent et ainsi de suite. Ce type de signalisation demandait une main d’oeuvre importante. Tous ces signaux étaient manoeuvrés à la main et une petite guérite permettait à l’agent de se mettre à l’abri entre deux interventions. Ce système perdure, étant désormais automatisé.
En 1923, Prosper Môquet rejoint la CGTU. Il est délégué du personnel, délégué à la sécurité, membre de la commission administrative, puis secrétaire adjoint de la fédération unitaire des cheminots lors de la fusion entre CGT et CGTU.
Entré au PCF en 1926, il est élu député de la Seine pour la circonscription du 17earrondissement de Paris en 1936. Il est élu au second tour avec 54,92 % des voix.
On peut noter effectivement dans le relevé de carrière et dans le document ci-contre sa mise en disponibilité pour la tenue d’un mandat parlementaire à compter du 09 juin 1936.
Lors du déclenchement de la Guerre d’Espagne, durant l’été 1936, il se déplace à Hendaye avec sa famille « pour assurer la liaison avec les républicains espagnols ».
À la Chambre des députés, il fait partie de plusieurs commissions : aéronautique, comptes et économie, législation civile et criminelle.
Le 4 juillet 1939 la demande de Prosper Môquet de prolongation de son congé de disponibilité pour poursuivre ses fonctions de député est approuvée.
Dans le cadre de la vague d’arrestations de 43 députés du groupe communiste, Prosper Môquet est arrêté le 10 octobre 1939.
Il est déchu de son mandat le 21 janvier suivant, et il est condamné à huis clos, par le 3e tribunal militaire permanent de Paris, le 3 avril 1940, à cinq ans de prison pour « reconstitution de ligue dissoute ».
Son fils Guy Môquet, tente alors d’obtenir sa libération.
En novembre 1939, le jeune Guy adresse à Édouard Herriot, président de l’Assemblée nationale, un long poème en alexandrins dont voici un extrait :
Je suis jeune Français, et j’aime ma patrie
J’ai un cœur de Français, qui demande et supplie
Qu’on lui rende son père, lui qui a combattu
Pour notre belle France avec tant de vertu …
Musée de la Résistance nationale à Champigny-sur-Marne (AAMRN)/Fonds de la famille Saffray-Môquet, 2007
Le jeune Guy Môquet deviendra, malheureusement, célèbre. Militant communiste, il sera fusillé le 22 octobre 1941 à Chateaubriant, à l’âge de 17 ans, faisant de lui le plus jeune fusillé du groupe d’otages. Prosper Môquet apprend la mort de son fils durant son incarcération.
A toi petit papa, si je t’ai fait ainsi qu’à ma petite maman, bien des peines, je te salue une dernière fois. Sache que j’ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m’as tracée.
Musée de la Résistance nationale à Champigny-sur-Marne (AAMRN)/Fonds de la famille Saffray-Môquet, 2007
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Septembre 1919
Prosper Môquet s’installe à Paris et se fait embaucher comme cheminot sur le réseau de l’État.
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1923
Militant à la CGTU puis délégué du personnel, délégué à la sécurité, membre de la commission administrative, et secrétaire adjoint de la fédération unitaire des cheminots lors de la fusion entre CGT et CGTU.
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1926
Devient membre du Parti communiste français
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1936
Prosper Môquet est élu député de la Seine pour la circonscription du 17 ème arrondissement de Paris
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10 octobre 1939
Arrestation avec des 43 députés du groupe communiste.
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3 avril 1940
Condamnation par le 3e tribunal militaire permanent de Paris, à cinq ans de prison pour « reconstitution de ligue dissoute ».
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22 octobre 1941
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1943
Libération de Prosper Moquet, après l’arrivée du général de Gaulle à Alger
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Octobre 1945 - avril 1951
Député de l’Yonne
3 mai 1936 – 21 janvier 1940 : député PCF de la Seine
21 octobre 1945 – 10 juin 1946 député PCF de l’Yonne
2 juin 1946 – 27 novembre 1946 député PCF de l’Yonne
10 novembre 1946 – 17 avril 1951 député PCF de l’Yonne